l'école marocaine entre traditions et modernisation بنيوسف طناني
Tout observateur vigilant peut voir que l’école au Maroc a suivi une évolution tantôt perturbée tantôt contradictoire. Mais dans tous les cas elle a fait preuve d’échec vu la faiblesse du niveau et le nombre de chômeurs qui en sortent chaque année. Ce qui explique la non conformité de sa formation avec la demande de la société. Avant de développer les deux aspects cités dessus apparemment le nombre de chômeurs et la faiblesse du niveau, et pour comprendre la cause de l’échec, il est nécessaire de donner une petite idée sur l’histoire de l’école au Maroc. Avant le colonialisme français on ne peut parler d’école chez nous. A part (Alkaraouine) de Fès qui était un privilège des habitants notables de la ville et des environs et une par-ci, une par-là comme (Albouaanania) et d’autres qui sont construites par des rois et qui sont réservées à une minorité des enfants d’hommes proches des palais. Elles enseignent les sciences islamiques connues dans le temps des (oulamas) de l’orient du temps des (Abbassides et des Oumaydes) ainsi que de l’occident andalous. Toutes les tribus Amazigh sont privées d’apprentissage à part la religion dont le but au début était de les soumettre à la volonté des différentes dynasties qui se sont succédées au pouvoir dans le pays. Et les utiliser ensuite dans l’élargissement du royaume vers les autres tribus non acquises. Au moment de l’instauration des écoles du colonialisme, il lui était difficile de s’introduire dans les régions Amazighs appelées (Maroc non utile) à cause de la résistance dont ont fait preuve les habitants qui s’opposent avec force à toute invasion militaire. Et quand une est construite, Personne ne veut y inscrire ses enfants de peur d’être accusé de trahison a l’exception de certains qui ont peur du Caide qui travaille avec le colonialisme. On sait bien comment les habitants considèrent les gens qui côtoient les français. C’est comme cela donc que la majorité des amazighs sont restés analphabètes pour longtemps. Et de peur de franciser la population citadine dans les écoles du colon français, la résistance à crée des écoles nationales dans quelques unes des grandes villes du royaume, desquelles est issue l’élite qui, avec les lauréats (d’Alkaraouine) ont représentée la résistance politique du pays contre le colonialisme français. Quand les instances de l’indépendance ont été mises en place, la politique s’est orientée vers la formation des fonctionnaires dont le but est de remplacer les français dans les administrations et les établissements publiques. L’école a joué le rôle de former les bouches trous pour la fonction publique. On ne dépasse pas le brevet pour trouver un poste, sauf quelques privilégiés qui ont profité de bourses pour aller continuer leurs études supérieures en France. Avec letemps, les postes se sont comblés mais l’école n’a pas changer de but. C’est ce qui explique le nombre de chômeurs qui cherchent une place dans la fonction publique parce que leur formation est faite pour ça. Même avec la création des centres de formation professionnelle le problème n’est pas résolu. Il n’ya pas de concordance entre l’école et les besoin du travail dans les entreprises privés, surtout parce que le pays est plus agriculteur qu’industriel. Plus la mentalité des chefs d’entreprises qui préfèrent employer uniquement les membres de leurs familles. Dès les années soixante l’école a connue plusieurs tentatives de changement qui n’aboutissent jamais à ériger le Maroc au rang des pays à faible taux d’analphabètes. Ceci est écrit dans les rapports des instances internationales. Cela est du à la politique suivie par l’état et qui ne laisse aboutir aucun changement. A chaque fois on change de ministre, à chaque fois on modifie les orientations. A mon début dans la fonction pendant les années quatre-vingts, au moins cinq ministres se sont succédés à la tête du ministère. C’était la période qui à connue le plus de contradictions dans la gestion des affaires de l’enseignement au Maroc. On ne savait pas à quoi se donner de la tête. Il y avait plusieurs changements de programmes, de méthodes et de politiques dont le but était de réduire les dépenses de l’état dans le domaine et non pas l’amélioration du niveau de l’école pour concourir celles des pays, je ne dirais pas développés, mais qui sont comme nous. Et cela apparait dans les rapports internationaux cités dessus. Parfois on arabise, parfois on supprime des matières et on les remplace par d’autres, comme le cas de la philosophie. On disait même que l’enseignement est un domaine non productif, il dévore les ressources de l’état sans donner de produit utiles à commercialiser. On ne recrute plus suffisamment pour subvenir au besoin de la société dont le nombre d’individu à augmenté à cause des naissances et de l’exode rurale. Les effectifs des classes se sont multipliés dans les villes, ce qui rend le travail difficile et non rentable. Dans le rural, on construisait des écoles dans des coins très éloignés pour faire plaisir à un notable de la région, membre de la commune, (chikh)… parce que le ministère de l’intérieur a besoin de lui donner du pouvoir dans le tribu vu le rôle qu’il joue. Les enseignants qui y travaille ne trouvent pas les conditions nécessaires pour enseigner à cause de l’état des lieux : il n’y avait ni eau ni électricité, ni sanitaires, on y arrive avec difficulté par manque de route, et les cours sont combinés. Une classe de dix à quinze élèves avec quatre niveaux : première, deuxième, troisième et quatrième année primaire. Et même parfois plus. Le ministère de l’intérieur essaie, comme il peut, de donner une image négative des enseignants parce qu’ils étaient le vecteur des grèves contre les abus dudit ministère. Celui-ci est allée jusqu’à créer une discorde entre l’école et les citoyens : On racontait beaucoup de blagues qui ridiculisent les enseignants. On veut leur accorder l’image de faiseurs de troubles pour que personne ne les suit dans leur lute pour les droit des citoyens. Voilà ce qui explique la faiblesse du niveau et montre la vue portée sur l’école par les plus hauts responsables qui gèrent la politique du pays. On n’a pas compris ou on ne veut pas comprendre que l’investissement dans la formation des ressources humaines est le meilleur producteur de revenus. Cette état des choses à durée jusqu'à la fin des années quatre-vingt-dix, au moment de l’apparition de la charte nationale de l’enseignement. En lisant le contenu de la charte, tous les gens proches du domaine ont pris un soupire de soulagement. Voila enfin le changement tant attendu. On y a prévu tout ce dont a besoin l’école. Il ne donne pas de détails de la démarche à suivre mais les grandes lignes sont tracées et la vois y est claire. Il ne reste plus qu’a se mettre au travail selon les directives de la dite charte pour élaborer les programmes et les méthodes nécessaires à l’application du changement. Ceci a débuté pendant les années 1997 /1998 et depuis les changements n’ont étés que superficiels sans jamais toucher le fond du problème qui sont les programmes et les méthodes. Vient ensuite ce qu’on a appelé le programme d’urgence lancé 2009/2012 qui n’a donné rien de nouveau, Seulement une perte de sommes colossales d’argent des contribuables, qui est annulé juste quelques jours après l’arrivée du nouveau ministre en 2011. Il était lui aussi comme les précédents changements car il ne touche pas le fond du problème qui est les programmes et les méthodes. On a voulu imposé une méthodologie d’enseignement par compétences, importée de l’étranger et dont la participation des spécialistes nationaux n’est que fictive. Le vrai changement doit cibler les programmes car ils sont trop chargés. Ils sont conçus pour encombrer les mémoires avec des connaissances dont l’élève n’a besoin que pour passer l’examen. On ne crée pas de situations pour apprendre à les employer dans la vie courante, surtout les langues étrangères et les pratiques scientifiques, dans des ateliers de langue ou des laboratoires bien équipés. Il faut donner plus de temps à la pratique qu’a l’apprentissage par cœur. Il faut plus d’heures en ateliers et laboratoires qu’en discours dans les salles de classes. Les méthodes sont les même partout dans le pays. Ce qu’il faut standardiser ce sont les principes qui concernent la citoyenneté et l’histoire mais les méthodes, il faut les adapter aux conditions de vie des habitants de chaque région. Ceci peut faciliter l’acquisition du savoir et son emploi dans la vie courante. Enseigner des calcules susceptibles d’être utiliser au quotidien, des mots et des structures à usage pratique. Et pour le faire on doit laisser le choix aux pratiquants(les enseignants). Voila les problèmes qui ont freiné et freinent l’évolution de l’école au Maroc pour arriver à réduire le fléau de l’alphabétisation chez nous et former des personnes capables d’ériger le Maroc au rang des pays développés. Car sans formation adéquate donnée par l’école, on ne peut parler d’évolution ni de progrès.ا